Médiation tranquillité : une première année fructueuse

Déployée depuis un an, l’équipe de médiation participe à apaiser l’espace public. Elle élargit aujourd’hui ses zones d’intervention.

 L’équipe est désormais bien connue de la population strasbourgeoise. Hauts verts et pantalons noirs, les médiateurs et médiatrices sillonnent depuis un an les rues et places de Strasbourg. "La médiation fait partie, à part entière, du continuum de sécurité publique", assure Nadia Zourgui, adjointe à la maire chargée de la tranquillité publique. Formés à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, à la communication non-violente et aux premiers secours, notamment en santé mentale, l’équipe médiation tranquillité agit au quotidien contre les conflits et les incivilités dans l’espace public. C’est à la société Mediaction qu’a été confié le déploiement du dispositif en lien étroit avec les services de la Ville afin "d’assurer une présence humaine renforcée", rappelle Jeanne Barseghian. 

Un travail au long cours

"Parfois on sent que le dialogue n’est pas possible, on n’insiste pas mais on revient toujours. Et petit à petit, nous parvenons à sensibiliser les personnes. Cela a été le cas pour le square Sainte-Aurélie où les personnes alcoolisées ne sont plus là aux sorties d’école. Les familles et les enfants ont pu retrouver l’usage du square", explique Adnane Saoudi, l’un des médiateurs. 
C’est pour résoudre des difficultés semblables que médiateurs et médiatrices ont été sollicités pour le square Appert à Koenigshoffen. "Les choses ont beaucoup changé depuis qu’ils interviennent, ils ont beaucoup travaillé et maintenant on ne voit plus de deal", remarque la mère d’un élève scolarisé à l’école des Romains, qui jouxte le square. 

Zones de vigilance

Initialement déployé au centre-ville, dans le quartier Gare et dans le secteur de l’Etoile, le dispositif se déploie désormais par zones de vigilance et concerne donc désormais Koenigshoffen, mais aussi les secteurs Corroyeurs-Foulons à la Montagne-Verte, ceux de la patinoire et du skate-park à Cronenbourg, de la rue de Rotterdam à l’Esplanade et du stade du Bruckhof à Neudorf.
L’orientation fait partie des attributions de l’équipe:  vers le 115, pour les personnes sans abri, et vers les services sociaux ou les partenaires associatifs. Les médiateurs et médiatrices en ont effectué plus de 3000 pendant cette première année, « c’est une grosse partie de leur activité», rapporte Laure Gosset, fondatrice de Mediaction. Quand les situations rencontrées outrepassent ses compétences, c’est vers la police que l’équipe de médiation se tourne : 50 appels ont été passés aux services de police nationale et municipale pendant l’année écoulée. 
Un travail quotidien est mené auprès des commerçants qui peuvent connaître des situations conflictuelles, notamment avec un public en errance. En un an, 136 conflits impliquant près de 470 personnes ont pu être résolus.  

Anne Dory
Photos Jérôme Dorkel