Frank Schneider, le pouvoir de décision

Licencié au FC Strasbourg Koenigshoffen, Frank Schneider arbitre, depuis six ans, au plus haut niveau du football professionnel français et international.

"Pour un gars dont l'objectif était seulement d'arbitrer en DH (plus haut niveau régional, ndlr), c'est pas trop mal", sourit volontiers Frank Schneider. Depuis son premier match de Ligue 1 (Nice-Toulouse) en août 2014, il a officié 112 fois au sein de l'élite française. À 41 ans, le natif de Strasbourg est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs arbitres de l'Hexagone.
Tout a commencé à l'âge de 16 ans, quand le lycéen de Jean-Monnet en sport-études foot a décidé de prendre le sifflet. "Je voulais connaître toutes les fonctions de mon sport : joueur, éducateur et donc arbitre", rembobine Frank Schneider. Ce premier match, c'était un Geispolsheim 3 – Red Star Strasbourg 2 en championnat départemental de minimes.

"Une décision toutes les 22 secondes"

Le coup d'essai a été un coup de foudre. Le licencié du FC Strasbourg Koenigshoffen depuis sa plus tendre enfance a gravi les échelons pour arbitrer ses premières rencontres professionnelles en 2009, en Ligue 2. À ce jour, le père de famille (une fille de 6 ans et un garçon de 2 ans) officie également sur la scène internationale en coupe d'Europe et en Ligue des Nations.
"L'arbitre doit toujours s'adapter au match, raconte le titulaire d'un master de droit des affaires. En moyenne, on a une décision à prendre toutes les 22 secondes, c'est à dire qu'on est toujours dans l'instantanéité. C'est ça qui me plaît. Notre rôle, c'est de ne jamais influencer le cours d'un match, d'en réduire autant que possible sa marge d'incertitude."

"La plus grosse pression, c'est moi qui me la mets"

Les critiques des acteurs et du public, l'influence médiatique ? Frank Schneider relativise : "La plus grosse pression, c'est moi qui me la mets, pas les autres", assure le citoyen de Mundolsheim, en déplacement 170 jours par an. "J'ai un principe : celui d'être toujours solide et juste dans mes décisions."
En parallèle, l'ancien responsable projets en grande distribution a créé son activité de consultant-conférencier à destination des entreprises. Ses bureaux se trouvent à l'Espace européen à Schiltigheim. "L'arbitre est comme un manager, il doit systématiquement donner un cap et un cadre. C'est pour ça que mes deux fonctions sont intimement liées", résume Frank Schneider.

Tony Perrette
Photos Alban Hefti