Les cartes de bruit, et après ?

Après le diagnostic, place à l'action : les cartes de bruit doivent servir de support aux actions de prévention et de résorption des pollutions sonores.

L'ambiance sonore est un critère important qui permet d'apprécier la qualité environnementale d'une agglomération et qui revêt également un enjeu de santé publique. La lutte contre le bruit constitue l'un des leviers de la Communauté urbaine de Strasbourg, au service de sa politique de santé et de développement durable.

Les cartes de bruit stratégiques permettent de définir les zones potentiellement exposées au bruit ainsi que les zones calmes. Il en ressort que 92% de la population de la Communauté urbaine de Strasbourg est exposée à des niveaux sonores conformes aux valeurs limites notamment pour ce qui concerne les bruits routiers.

Les cartes de bruit représentent ainsi un diagnostic permettant d'organiser, dans un second temps, la prévention et la réduction des pollutions sonores. À ce titre, la Communauté Urbaine de Strasbourg agit sur deux plans : elle intègre ces objectifs dans ses politiques de déplacement, de transports en commun, d'aménagement et d'urbanisme ; elle élabore des plans de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE).

La prévention et la réduction des pollutions sonores intégrées dans les politiques structurantes de la Communauté urbaine

  • Le Plan local d'urbanisme et ses servitudes conditionnent l'urbanisation actuelle et future de l'agglomération. Le PLU, à travers son Projet d'aménagement et de développement durable (PADD), donnera un cadre de cohérence à l'ensemble des politiques urbaines et en particulier aux projets urbains et aménagements projetés sur le territoire. En ce sens, il définira les zones à densifier mais également les zones à protéger dont la problématique du bruit constitue l'une des composantes. À travers son zonage, son règlement et ses orientations d'aménagement, le PLU encadrera finement le droit à construire, lequel joue un rôle dans la protection des ambiances sonores.
  • Le Plan de déplacement urbain a pour ambition la mise en œuvre d'un ensemble de stratégies visant une mutation profonde à moyen terme des usages de transport : développement des modes de déplacement alternatifs à la voiture, notamment renforcement de la part des transports en commun (bus à haut niveau de service…) et des modes actifs (marche, vélo…) De la même manière, le PDU permettra d'agir sur la gestion des flux à travers la régulation des vitesses, le gabarit et la morphologie des voiries urbaines. Autant de mesures et projets influant directement sur le niveau d'exposition sonore en milieu urbain.
  • Les opérations d'urbanisme et de constructions neuves en bordure des secteurs bruyants sont d'ores et déjà optimisées par la prise en compte des contraintes liées à l'exposition au bruit. Des réponses adaptées sont ainsi apportées, au cas par cas, afin de minimiser l'impact de l'environnement sonore sur chacun des projets neufs. Les formes urbaines, les choix architecturaux, la nature et la disposition des locaux au bruit constituent autant de réponses impulsées par la collectivité que l'aménageur devra mettre en œuvre afin de préserver les espaces les plus sensibles.
  • La politique de sécurité et de prévention contribue à la lutte contre les bruits de voisinage par des actions de proximité. Les bruits de voisinage représentent en effet une part importante des doléances enregistrées de la part des habitants. Des réponses conjointes sont ainsi apportées à travers les interventions des maires, de l'Agence régionale de santé… qui tendent à limiter les nuisances provoquées par les comportements urbains et les activités professionnelles ainsi que les lieux musicaux nocturnes.

L'élaboration de Plans de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE)

L'établissement des cartes de bruit stratégiques reflète une première étape de diagnostic du bruit des infrastructures de transports dans l'agglomération. Ces cartes de bruit sont un excellent support pour mieux appréhender et travailler la qualité acoustique des futurs bâtiments (constructions neuves) et leur environnement immédiat.

Cet outil permet d'orienter et de préciser les choix urbanistiques et architecturaux les mieux à même d'améliorer le paysage sonore et l'acoustique ambiante : orientation des bâtiments, affectation des locaux de services sur les façades les plus exposées, création d'espaces tampons…

Les cartes de bruit servent également de support pour élaborer des plans de prévention du bruit dans l'environnement.

Les PPBE ont pour objectifs de favoriser et de préserver les zones calmes existantes, de prévenir la création de nouvelles zones bruyantes et de résorber les situations de bruit critiques. Ils recensent les mesures prévues pour traiter les situations identifiées par les cartes de bruit. L'inventaire précis des populations exposées au bruit, ainsi que des bâtiments sensibles (habitation, enseignement, santé), permettra de cibler et de hiérarchiser les actions à mener.

Cette question du bruit dans l'environnement et plus globalement de l'amélioration de la qualité sonore en milieu urbain ne pourra trouver de solutions durables que dans la collaboration étroite de l'ensemble des gestionnaires des sources de bruit et, au-delà, avec la participation de tous les partenaires impliqués en faveur d'une politique de résorption des nuisances sonores. C'est avec l'ensemble des acteurs que pourront être précisés les choix des traitements les plus efficaces et efficients. Selon les cas de figure, les solutions pourront s'orienter davantage vers un traitement à la source (réalisation d'écrans acoustiques, merlon de terre, revêtement de chaussée acoustique) ou vers des protections de façades des bâtiments sensibles.

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