Première étape : les cartes de bruit stratégiques

Les cartes de bruit permettent de déterminer l'exposition au bruit de la population. Au regard de l'étendue du territoire cartographié, le travail s'appuie sur des modélisations acoustiques.

Les cartes de bruit : un outil de diagnostic, un outil stratégique

Cette approche de la problématique du bruit en milieu urbain est basée sur l'élaboration et la publication de cartes de bruit stratégiques (CBS) et sur l'information des populations au niveau local. C'est un outil de diagnostic du bruit des infrastructures routières et industrielles qui doit servir, dans un second temps, à l'élaboration du "Plan de prévention du bruit dans l'environnement" (PPBE).

La carte de bruit est réalisée à partir de modélisations acoustiques qui permettent d'établir un diagnostic précis des niveaux sonores par zones géographiques et d'évaluer son impact sur la population en fonction de périodes horaires.

À ce titre, deux périodes sont représentées :

  • une période moyennée sur 24h pour lequel l'indicateur européen est le Lden (day-evening-night soit jour-soirée- nuit)
  • la nuit (22h-6h) représentée par l'indicateur européen Ln.

Les cartes sont réalisées sur la base de données de trafics moyens annuels et grâce à un logiciel de calcul acoustique qui prend en compte la topographie du site ainsi que la hauteur des bâtiments. Couplé à un système d'information géographique, le logiciel permet également de déterminer les populations ainsi que les établissements sensibles comme les écoles, les crèches ou les hôpitaux exposés à des niveaux sonores importants.

En plus d'être un outil de connaissance, la carte de bruit est également un outil de prévision. Il sera ainsi possible, pour chaque nouveau projet d'urbanisme ou de voirie, de déterminer des scenarii impactant le moins la population en terme de nuisances sonores.

En résumé, la cartographie du bruit est avant tout un document diagnostic porté à l'information et à la connaissance du public. Elle ne crée pas de droit. C'est un document non opposable réglementairement.

Les cartes de bruit : des enjeux et intérêts multiples

La réalisation des cartes de bruit stratégiques présente des intérêts et avantages multiples tels que :

  • un état des lieux objectivé des points noirs de bruit, des zones sensibles affectées par les nuisances sonores,
  • un outil de traitement des plaintes pour les gestionnaires des sources de bruit,
  • un outil préventif de lutte contre le bruit au service de la planification urbaine (Plan de déplacements urbains -PDU-, Plan local d'urbanisme -PLU-, programme d'aménagement et d'urbanisme…),
  • un outil d'évaluation et de prospective de l'impact des nuisances sonores (tester l'impact de certaines actions, comparer différents scénarii envisagés en terme de développement urbain, d'implantation de bâtiments, de simulation de nouveaux aménagements….),
  • un outil de prescriptions techniques des aménagements de lutte contre les nuisances sonores,
  • un outil d'aide à la décision en termes de priorités d'actions et de mise en œuvre de mesures correctives (base des plans d'actions),
  • un outil d'échange et de débat avec les instances et partenaires impliqués.

Les spécificités strasbourgeoises

Si les cartes de bruit sont issues d'une directive européenne s'appliquant aux agglomérations de plus de 100 000 habitants, la Ville et l'Eurométropole de Strasbourg se singularisent dans le traitement de ce projet à travers les 4 spécificités suivantes.

  • Strasbourg est parmi les rares Communautés urbaines de France (celles créées le plus anciennement) à avoir opéré un transfert de compétence. En vue d'assurer une cohérence globale du projet, la cartographie et les plans de prévention du bruit sont réalisées par l'Eurométropole.
  • Strasbourg est l'une des rares communautés urbaines de France à raisonner sur le périmètre de l'agglomération INSEE pour la réalisation des cartes de bruit. Une convention avec la commune d'Achenheim (seule commune extérieure au périmètre de l'Eurométropole mais incluse dans le périmètre de l'agglomération définie par l'INSEE) a été signée.
  • En terme de contenu réglementaire, la directive européenne précise que les cartes doivent porter sur le bruit des infrastructures routières et autoroutières, ferroviaires, aériennes, le bruit provenant des activités industrielles (ICPE soumises à autorisation), ainsi que d'autres sources de bruit le cas échéant. 
  • Enfin, l'Eurométropole a opté pour l'acquisition du logiciel de simulation acoustique. Ce choix facilitera par exemple la prise de décision dans le cadre d'opérations d'urbanisme. Des simulations, en fonction des scénarii d'implantation des bâtiments, pourront être réalisées, avec visualisation immédiate des répercussions en termes de niveaux de bruit sur les façades des bâtiments etc.

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