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Les gens du voyage : qui sont-ils ?

Tsiganes, Roms, gens du voyage… tantôt ils inspirent méfiance, crainte, rejet et tantôt ils nous font rêver. Au delà des clichés, de qui parle-t-on ?

Tsiganes, Roms : qui sont-ils ?

Nomades, gitans, voyageurs, itinérants, gens du voyage… sont autant de noms que donnent les non tsiganes - les gadgé - à des populations dont le voyage est la base de l'organisation sociale.

Le terme générique "Tsigane" est généralement utilisé pour désigner l'ensemble des populations, toutes ethnies et tous statuts confondus, qui se reconnaissent d'un peuple originaire des Indes et dont la langue orale issue du sanskrit a été transformée au contact des civilisations et cultures rencontrées au cours de leur migration qui a démarré au Xe siècle.

Cette terminologie ne renvoie pas à une catégorie homogène, mais à divers groupes ethnoculturels qui ne sont porteurs ni des mêmes réalités, ni des mêmes demandes.

Ils se répartissent en 3 groupes principaux :

  • les Manouches (ou Sinti), principalement présents en Allemagne, en Italie et en France depuis le XVe siècle
  • les Gitans (ou Kalé), surtout présents en Espagne
  • les Roms, plus traditionalistes, qu'on retrouve essentiellement en Europe de l'Est.

En France, où l'on ne fait pas référence à l'origine ethnique, on a créé le statut juridique de "gens du voyage".

Un peu d'histoire…

Originaires du Nord-est de l'Inde qu'ils ont quitté vers l'an 1000, les Tsiganes sont arrivés en Europe au XVe siècle. S'ils y ont été bien accueillis, dès la fin du XVIe siècle, ces "nomades" deviennent indésirables, tantôt expulsés, tantôt sédentarisés de force. L'anti-tsiganisme atteint son paroxysme durant la seconde Guerre Mondiale : internés, stérilisés, déportés, massacrés… plus du tiers des Tsiganes d'Europe a été exterminé.

En France, il y a eu 3 vagues de migration :

  • au XVe siècle. À Strasbourg, on situe leurs premiers passages entre 1418 et 1422
  • au XIXe siècle, suite à l'abolition de l'esclavage en Europe de l'Est
  • depuis les années 1960 (de Roumanie, Hongrie, ex-Yougoslavie).

Voyage et famille, pierres angulaires des cultures et de l'organisation sociale

Le voyage

Le nomadisme est à la fois :

  • fonctionnel : le voyage permet l'organisation sociale et rend possible l'exercice des métiers.
  • structurel : le voyage autorise l'adaptabilité face aux pressions de l'extérieur.

L'objectivité du voyage (le fait de voyager) est à distinguer de la subjectivité du voyage (le fait de se sentir voyageur) et c'est bien cette subjectivité du voyage qui participe de la construction identitaire des gens du voyage. Un voyageur, même s'il ne voyage pas, reste nomade. Par opposition, le sédentaire c'est le gadjo, celui qui est attaché à la terre.

La pratique du voyage et la halte sont étroitement imbriquées ; pour beaucoup de familles de voyageurs, l'hiver correspond à la saison de halte et l'été à la période de voyage. L'été est également la période des pèlerinages et rassemblements religieux.

La famille

La famille prime sur l'individu. Pierre angulaire de l'organisation sociale, elle s'entend au sens le plus large (clan, lignage). Parents et fils mariés continuent souvent à cohabiter dans les mêmes espaces.

L'enfant constitue la véritable richesse d'une famille. Par ailleurs, les personnes âgées et les personnes handicapées sont respectées et prises en charge par la famille.

Cependant, à l'instar de l'évolution de la société globale, les communautés du voyage ne sont pas épargnées par la distension des liens familiaux et le développement de l'individualisme. Ce phénomène est accentué depuis plusieurs années par le contexte économique et la précarisation d'une grande partie des familles.

Un pas de plus vers la citoyenneté

En raison de leur mode de vie itinérant, les gens du voyage étaient soumis à la loi du 3 janvier 1969 relative à l'exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans résidence ni domicile fixe.

À ce titre, toute personne du voyage de plus de seize ans avait l'obligation de posséder un titre de circulation qu'elle devait faire viser régulièrement par les autorités et être rattachée administrativement à une commune.

Cette loi a été abrogée par la loi n°2017-86 du 27 janvier 2017, relative à l'égalité et à la citoyenneté du 27 janvier 2017, entrée en vigueur dès le 29 janvier et d'application immédiate.

Désormais, l'ensemble des droits et devoirs des voyageurs sont liés à leur élection de domicile dans l'organisme agréé de leur choix, Centre Communal d'Action Sociale ou association.

Contact

Service gens du voyage

Tél. +33 (0)3 68 98 64 25

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