Jean-Hans Arp, Torse des Pyrénées / Hommage à Rodin / Objet sur seuil

Jean-Hans Arp

1886 Strasbourg (France) – 1966 Bâle (Suisse)

"Les pierres des sculpteurs, fruits grands comme des maisons, croissent sur des arbres de pierre ; loin, loin au –dessus des nuages." J. Arp

Annihiler les frontières pour découvrir l'essentiel. Cela fut certes une des tâches principales de Jean Arp. Alsacien d'origine, il est issu d’un paysage où la culture française et la culture allemande se rencontrent et s'interpénètrent. Mais il fallait aussi dépasser les limites d'un art dominé par le matérialisme et le naturalisme. Et en tant que sculpteur et poète, Arp détruisit le mur qui sépare les arts. Toute étroitesse de vue lui fut étrangère. La profonde connaissance de soi-même se révèle clairement dans ses textes poétiques où il rappelle continuellement les racines de son activité créatrice ; les mots confirment – sans théorie dogmatique – ce que ses œuvres annoncent, visualisent par des formes sensibles : l'amalgame de l’homme, de la nature et des choses, leur communauté dans un état paradisiaque, au temps d'avant le péché originel de la vanité, dans la grande unité harmonieuse de toute vie, de toute croissance et de tout être. L'art de Jean Arp ne connaît ni luttes, ni heurts, ni affrontements problématiques, rien d'éphémère, mais seulement leurs antonymes : rencontre, interpénétration, multiplication et métamorphose. Il fleurit et croît en une plénitude de formes toujours plus riches et conserve ce qui a été créé. L'œuvre sculpturale de Jean Arp ne peut être saisie par l'idée d'une évolution linéaire et chronologique, mais par un épanouissement général et simultané.

Le Torse des Pyrénées n'est actuellement pas visible pour raison de restauration suite à un acte de vandalisme.

© PHOTOGRAPHIE : CHRISTOPHE HARAUX / VILLE DE STRASBOURG. TOUS DROITS RÉSERVÉS