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A l'usine de Sénerval, le groupe Séché doit respecter la santé des travailleuses et des travailleurs, ainsi que celles des habitant·e·s de l'Eurométropole

A l'usine de Sénerval, le groupe Séché doit respecter la santé des travailleuses et des travailleurs, ainsi que celles des habitant·e·s de l'Eurométropole

Fil d'Ariane

Motion au Conseil municipal du lundi 26 juin 2023

Depuis 2013, des défaillances régulières sont constatées au sein du site de Sénerval, dans l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE) des déchets ménagers à Strasbourg.

De nombreuses alertes ont été émises pointant du doigt des conditions de travail dangereuses pour les salarié·e·s de l'établissement. En cause notamment la présence de cendres cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques et d'amiante. Ces cendres exposées à l'air libre ont formé un danger pour les salarié·e·s. Le risque de propagation de ces cendres en dehors de l'usine a mis également en danger la santé des riverain·e·s et des métropolitain·e·s.

En 2014, la DREAL quant à elle avait mis en évidence la stratégie de la direction pour masquer les excès d’émissions polluantes.

Malgré 200 millions d'euros investis par l'Eurométropole, le site présentait toujours de graves problèmes de sécurité en 2019. C'est uniquement suite à une mise en demeure de la DREAL en janvier 2022 que le groupe a planifié des travaux. Les travaux opérés par le groupe Séché sont lents et largement insuffisants.

La seule mesure de sanction prise à l'encontre du groupe fut une amende de 10 000 €. Comparée au chiffre d'affaire de 736 millions en 2021 du groupe, cette sanction est loin d'être dissuasive.

Ces manquements de la part de l'entreprise ont installé un climat social délétère au sein de l’UVE. Pire encore, le groupe aurait procédé au licenciement d'un lanceur d'alerte.

La gestion de l'Unité de Valorisation Énergétique est emblématique de l'échec des politiques d’externalisations. Une politique où les frais sont à la charge de la collectivité alors que l'entreprise met en danger ses salarié·e·s d'une part et fait peser un risque sur l'environnement d'autre part.

L'enquête judiciaire ouverte pour mise en danger de la vie d'autrui avance. Mercredi 7 juin, les bureaux de l’incinérateur de Strasbourg ont été perquisitionnés. L’opération de police a duré toute la journée, entre recherche de documents et saisies de téléphones. Les élu·e·s de la Ville de Strasbourg souhaitent que toute la lumière soit faite sur les responsabilités pénales dans de ce dossier.

Enfin, les élu·e·s de la Ville de Strasbourg souhaitent que l'Eurométropole se saisisse pleinement de la question de la vétusté et de l'avenir de l'UVE. Les accusations d'un cadre de Sénerval ayant déclaré que « C’est une usine qui est en train de pourrir. La structure même du bâtiment est corrodée et s’effrite à intervalle régulier. Le béton se décroche à certains endroits » méritent toute notre attention.

Compte tenu de l'ensemble de ces éléments, le Conseil municipal de la Ville de Strasbourg :

  • affirme son soutien aux salarié·e·s qui revendiquent de meilleures conditions de travail et défendent leur santé,
  • demande au groupe bénéficiaire d'une délégation de service public de l'Eurométropole de garantir l'absence de pollution environnementale et une bonne gestion des éléments toxiques au sein de l'UVE,
  • demande la transparence sur ce dossier qui concerne directement la santé des habitantes et habitants de son territoire,
  • demande à l’Eurométropole de maintenir un dialogue exigeant avec l’opérateur pour le respect de ses engagements de service public,
  • demande de poursuivre et d’amplifier les politiques de réduction des déchets afin de réduire le recours à l’incinération, à travers les stratégies « Zéro Déchet, Zéro Gaspillage », déjà entamées à Strasbourg notamment avec le développement des points de collecte de biodéchets,
  • demande à l’Eurométropole d’explorer différents scénarios prospectifs pour l’avenir du site, y compris des hypothèses de fin de contrat.
     

Adopté  le 26 juin 2023 par le Conseil municipal de Strasbourg 

Rendu exécutoire après transmission au contrôle de légalité préfectoral le 29 juin 2023

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