Les Rencontres économiques de l’Eurométropole au défi de la décarbonation

Partager des solutions : face aux enjeux énergétiques, c’était l’option retenue, ce mardi 31 janvier, pour les Rencontres économiques de l’Eurométropole, rendez-vous incontournable des milieux économiques, scientifiques et politiques, avec 1300 inscrits.

"L’actualité fait que la crise énergétique est dans toutes nos préoccupations", a souligné la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs. "Il reste trois ans pour changer de trajectoire selon le Giec", a ajouté la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian. Référence à l’avertissement lancé en 2022 par le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat quant à la possibilité de maintenir le réchauffement de la planète en dessous de deux degrés d’ici 2050.

Nicolas Raillard et Eric Bergé, deux ingénieurs du Shift project, un think tank dédié à la décarbonation de l’économie, étaient les grands témoins de la soirée. Pour le premier, qui coordonne le Plan de transformation de l’économie française, une production accrue de biogaz, de biofioul, voire d’électricité n’y suffira pas sans un vaste plan touchant les mobilités : déploiement des transports ferroviaires à l’échelle européenne, massification de l’usage des cycles, électrification "sobre" des voitures… Le second, chef de projet "Industrie lourde" enfonce le clou. Ce secteur qui génère "75% des émissions de l’industrie" devra mobiliser "trois outils" : la réutilisation de la chaleur fatale, l’utilisation de technologies décarbonées mais aussi la sobriété.

"On a un peu de mal à voir l’issue, mais les chefs d’entreprise sont optimistes par nature, ils vont toujours chercher des solutions", positive Jean-Luc Heimburger, président de la Chambre de commerce et d’industrie Alsace Eurométropole. Des solutions ? Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, s’en veut prescripteur. "Nous sommes condamnés à la créativité", résume-t-il.

Gilbert Reilhac

Photos Jérôme Dorkel