Retour webmag - « Le Martyre de sainte Catherine » fait son entrée au musée des Beaux-Arts
Publié le 12/04/2023 - Modifié le 12/04/2023
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C’est d’abord le regard qui saisit. Celui que sainte Catherine lance à l’ange venu la secourir alors qu’elle est vouée au martyre. C’est ensuite la lumière qui tombe sur les personnages dans un style tout inspiré du Caravage. S’il est "difficile de définir un chef d'œuvre", selon Dominique Jacquot, conservateur du musée des Beaux-Arts, nul doute que Le Martyre de sainte Catherine de Simon Vouet, présenté au public pour la première fois ce 12 avril, a tout d’une œuvre majeure. Il en remplit en tout cas trois conditions essentielles explique Paul Lang, directeur des musées de Strasbourg : "Une qualité picturale exceptionnelle, un format intéressant pour les musées, et une importance historique".
Une histoire mouvementée
Le tableau du peintre français a en effet une histoire longue de 401 ans, faite de disparition, de réapparition, de spoliation et de restitution, et finalement de l’acquisition par le musée strasbourgeois en 2019. A cette date le tableau était dans "un état de conservation relativement médiocre et la pandémie a retardé de façon conséquente la restauration et l’arrivée de l'œuvre dans les murs du musée", précise Bertrand Gillig, président de la Société des amis des arts et musées de Strasbourg (SAAMS) qui a participé à hauteur de 200.000 euros à l’achat de l’œuvre à un collectionneur, à part égale avec le ministère de la Culture.
Un long travail de restauration
La SAAMS a également financé l’important travail de restauration réalisé au Centre de recherche et de restauration des musées de France, et principalement effectué par Cécile Gouton. Debout face à l'œuvre qu’elle connaît par cœur, la restauratrice désigne les détails qu’elle a vu apparaître pendant son travail : la signature de l'artiste et les repentirs, ces modifications apportées par le peintre à son œuvre. "C’est le genre de choses qu’on a plaisir à découvrir", témoigne-t-elle. Ce sont autant de détails qui permettent de se rapprocher de Simon Vouet, artiste oublié du 17e siècle, qui occupa pourtant une place prépondérante à Rome avant de devenir peintre de Louis XIII et de rivaliser avec Nicolas Poussin. Un artiste à qui le musée des Beaux-Arts de Strasbourg contribue à redonner une place centrale dans l’histoire de la peinture française.
Anne Dory
Photos Jérôme Dorkel