Un nouvel atelier de grandes révisions pour les trams

Pour optimiser les révisions en profondeur des tramways, la Compagnie des transports strasbourgeois a investi dans la construction de ses propres installations à Strasbourg. 

Depuis fin juin, les rames blanches grises et noires des tramways strasbourgeois passent entre les mains des équipes techniques de la CTS dans un tout nouvel atelier. Cet équipement construit sur le site du dépôt de la CTS à la Kibitzenau a nécessité un an de travaux. Il s’étend sur une superficie de 2500 m² sur l’emplacement d’un ancien parking utilisé comme lieu de stockage. Il est dédié aux grandes révisions, c’est-à-dire à la remise en état complète des rames tous les 700 000 kilomètres, soit environ tous les dix ans. Lors de leur mise en circulation, les rames de tramways sont homologuées pour 30 ans. Pour autant, dans un souci d’optimisation de la durée de vie, la CTS mène actuellement une réflexion sur l’opportunité de pouvoir faire certifier ses véhicules pour une durée de dix ans supplémentaires en toute sécurité, à l’image de ce qui se prépare également à Bordeaux et Lyon.

"Trois rames peuvent être révisées en même temps dans le nouvel atelier , à trois étapes d’intervention différentes, comme la cabine de peinture intérieure et extérieure ou le « cœur du réacteur » de l’atelier, les portes et les bogies (ou chariots sur lesquels sont fixés les essieux, NDLR)",  détaille Dominique Giudicelli, responsable de projet opérationnel matériel roulant à la CTS. Pour les révisions des portes et des bogies, l’opérateur de transport public est amené à faire appel à des partenaires industriels mais le but est désormais "d’internaliser les coûts et les délais alors qu’auparavant, pour les grandes révisions, les rames de trams étaient envoyées à Belfort ou à Clermont-Ferrand. C’est un cran stratégique", précise le président de la CTS, dont les équipes s’apprêtent à rénover les 41 rames de type Citadis 1 en service sur le réseau strasbourgeois. 

Boucle vertueuse

Avec cet atelier internalisé, la Compagnie des transports strasbourgeois actionne, entre autres, le levier de l’emploi local. Une équipe de 20 personnes travaille avec ce nouvel outil industriel, dont le chantier a mobilisé 64 entreprises et 5000 heures d’insertion professionnelle. Cette construction s’inscrit dans une transformation plus globale du dépôt de la Kibitzenau, en capacité d’accueillir 60 rames, soit 20 supplémentaires. L’investissement total s’élève à 21 millions d’euros, dont 9,5 pour l’atelier.  

Lucie Dupin
Photo : Jérôme Dorkel