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Webmag - Revenu de transition écologique

Économie, Environnement, Solidarité, santé

Un Revenu de transition écologique à l’essai dans l’Eurométropole

Économie, Environnement, Solidarité, santé

Publié le 01/12/2023 - Modifié le 01/12/2023

Un Revenu de transition écologique à l’essai dans l’Eurométropole

Fil d'Ariane

La coopérative Byfurk propose d’accompagner le développement d’activités de transition écologique, sociale et sociétale, en garantissant un revenu d’une année aux porteur·euses de projet.

" On n’a plus tellement le temps de se poser de question, il faut qu’on s’y mette tous ", assure Philippe Kuhn. Il est le co-fondateur de la coopérative Byfurk, un projet inédit visant à soutenir la transition écologique, sociale et sociétale. " Ces dernières années j’ai rencontré des jeunes gens, à l’image des déserteurs d’Agroparistech, qui ont décidé de ne pas rentrer dans le système, ou d’en sortir, et qui vivent de manière très précaire ; et je me suis dit : quel gâchis pour eux et pour la société ", poursuit-il.  Pour soutenir des activités qui ne détruisent ni la planète ni l’humain, Byfurk s’inspire du Revenu de transition écologique (RTE), conceptualisé par l’économiste Sophie Swaton, et qui propose le versement d’un revenu universel accessible à toutes et tous, conditionné à la réalisation d’activités liées à la transition écologique.

Un an de revenu

Dans le dispositif Byfurk, inauguré officiellement ce 1er décembre, un revenu d’un an, en moyenne, est proposé aux porteurs et porteuses de projet. Ce revenu est constitué de trois apports distincts : d’abord un financement participatif porté par les citoyens. " Une fois cette première étape passée, les acteurs publics doublent la mise, qui est ensuite triplée par les entreprises privées ", détaille Philippe Kuhn. "L’Eurométropole consacre 50.000€ à ce projet", complète Sandra Guilmin, chargée de mission économie sociale et solidaire. La collectivité entend ainsi sécuriser le passage entre la conceptualisation et la concrétisation de projets à fort impact écologique et social, et qui sont souvent abandonnés faute de soutien. Les porteurs de projet accompagnés par Byfurk bénéficieront, en plus du soutien financier, de l’accompagnement d’un mentor.

Les moyens de la transition

Les activités des porteurs et porteuses de projet souhaitant intégrer le dispositif couvrent différents champs d’action. L’économie circulaire en est un. Fanny Decreuse, 22 ans, a par exemple pour projet de créer une plateforme à destination des professionnels pour encourager le réemploi. " Il s’agit de mettre en relation les entreprises, les artisans, les commerçants, les collectivités, les associations via une plateforme où ils et elles pourront poster des annonces à propos de matériel qui ne sert plus ", détaille la jeune femme qui entend également encourager les dons et ainsi éviter la benne au maximum. 

Steve Birgel en est déjà à sa deuxième vie professionnelle : lui a vendu du matériel médical en Ephad pendant plus de quinze ans. " Quand j’arrivais dans les maisons de retraite, je voyais par exemple un grand-père qui avait pêché toute sa vie et qui se trouvait bloqué en fauteuil roulant, et bien moi j’ai décidé de l’emmener pêcher le papy ! ". Il s’est équipé d’un vélo qui permet, grâce à une plateforme, de transporter les personnes à mobilité réduite, de mars à octobre, sans avoir à les sortir de leur fauteuil roulant. " Byfurk pourrait me permettre d’acheter un autre vélo et d’embaucher un deuxième chauffeur pour pouvoir développer l’activité au maximum pendant la période estivale ", confie celui qui se réjouit d’avoir désormais " une activité avec un impact social important et qui a du sens ". 
 

Anne Dory
Photo Storyboros

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