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Portrait -Webmag - Celia sème les graines de l’écologie

Celia sème les graines de l’écologie

Publié le 07/08/2020 - Modifié le 02/03/2021

Fil d'Ariane

Célia

L’étudiante strasbourgeoise a créé Keldechet, un compte Instagram afin de partager ses conseils pour consommer moins et mieux. En deux ans, elle a soudé une vraie communauté et fait mûrir ses réflexions. Ses mots d’ordre : franchise, bienveillance et échanges.

Portrait de Célia, @Keldechet sur InstagramNe vous attendez pas à tomber sur une personne "parfaite, qui ne galère jamais, dans une maison toujours bien rangée". Ce n’est vraiment pas son genre. Sur son compte Instagram, Celia, 25 ans, parle d’écologie comme elle le ferait "avec ses potes", sans filtre(s) et sans "me culpabiliser ou faire culpabiliser les autres".

"Je partage mes défis, un mois sans gluten ou un mois en me déplaçant uniquement à pieds par exemple, ensuite les gens font comme ils veulent et peuvent, à leur rythme, s’ils en ont envie. C’est aussi positif pour moi : assez souvent, mes défis deviennent une habitude comme le mois sans maquillage et le mois sans acheter dans un supermarché."

Celia a ouvert son compte Instagram Keldechet en janvier 2018, pour raconter à la façon d’un journal de bord ces défis qu’elle se lance avec sa meilleure amie depuis des années. "L’écologie n’était pas très importante à ce moment-là, c’est surtout qu’on avait pas d’argent !"

La première trilogie qu’elle écrit "avec ses tripes", pour raconter son enfance dans un milieu modeste mais entourée de "personnes hyper privilégiées", est partagé par Ely killeuse, une instagrameuse influente. Son nombre d’abonnés explose. "Cela m’a plus fait stresser qu’autre chose. La première fois qu’on m’a reconnue dans la rue, c’était pas le meilleur moment de ma vie," avoue la jeune femme, qui en plaisante maintenant.

Lier écologie et psychologie

Au fil des défis et des échanges, Celia affine ses réflexions. "Je parle plus de prises de conscience, de la manière dont on est conditionnés par la société. Ou comment ne pas devenir fou quand on est végétarien et qu’on va à un repas chez les grands-parents", plaisante-t-elle. Ses études en psychologie et en sociologie l’aident à communiquer avec bienveillance et à mêler des aspects psychologiques à ses réflexions écologiques. "Les deux sont liés. Plus tu te sens bien dans ta tête, plus tu peux te permettre un mode de vie minimaliste."

Ces évolutions l’amènent à organiser des événements comme un vide-dressing ou un pique-nique zéro déchet pour ses abonnés, plus de 8 400 actuellement. "Certaines personnes sont seules dans leur démarche car leur famille ou leurs amis n’y adhèrent pas. C’est un moyen pour qu’elles se rencontrent et créent des liens." Celia espère ainsi semer des graines et provoquer un effet domino. "Quand j’ai commencé le zéro déchet, et que je suis devenue végétarienne, j’étais seule dans mon entourage. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, à force d’en parler et de montrer qu’il existe d’autres possibilités."

La preuve que changer les comportements est possible ? Sa propre histoire ! "Quand j’étais ado, je mettais des talons et je me maquillais tous les jours, je faisais du shopping tout le temps. Avoir confiance en soi et en son corps, ça s’apprend."

Du social et du journalisme

En plus des défis, des recettes, des astuces et des réflexions qu’elle partage, la Strasbourgeoise d’adoption travaille les week-end et pendant les vacances dans une maison de retraite de la région parisienne, d’où elle est originaire. "J’anime des ateliers musique ou lecture, j’arrose les plantes, j’apporte les petits déjeuners… Cela fait quatre ans, je devrais arrêter car ça me fait faire beaucoup d’allers-retours, mais je me suis trop attachée aux résidents." Ces dernières années, Celia a aussi effectué un stage auprès de la psychologue de la prison de Strasbourg et une année d’alternance dans un foyer pour enfants. Bref, le social, c’est son truc même si elle aime toucher à tout.

L’instagrameuse a découvert l’univers journalistique pendant le confinement, avec de premières expériences sur les médias en ligne Lebonbon et The Good Goods. Elle songe à tenter, l’année prochaine, les concours aux écoles de journalisme. "J’aime écrire mais Instagram, ça limite les possibilités. Si je dois me professionnaliser, ça sera en dehors de ce réseau. Et puis, je n’ai pas envie de lisser mon image pour attirer des sponsors". Vous étiez prévenus.

Léa Davy

Photos Alban Hefti

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