Détail Entité

Du 07/02/24 au 25/05/24

Ateliers, stages, initiation - Conférence, rencontre, débat - Exposition, installation - Visite guidée

Mari en Syrie

Ateliers, stages, initiation - Conférence, rencontre, débat - Exposition, installation - Visite guidée

Mari en Syrie

Fil d'Ariane

Renaissance d'une cité au 3e millénaire

Du 7 février 2024 au 25 mai 2024

Bibliothèque nationale et universitaire (BNU)
6 place de la République - 67070 Strasbourg

Prochaines dates

  • Du 07 février au 25 mai 2024 : 10h-19h

Présentation

Du 7 février au 26 mai 2024
Du lundi au samedi de 10h à 19h et le dimanche de 13h à 19h.
Fermeture les jours fériés.
Nocturne 19h-minuit le 18 mai 2024 pour la Nuit européenne des musées.

Du 7 février au 26 mai 2024, la Bnu proposera l’exposition Mari en Syrie : renaissance d’une cité au 3e millénaire. Cette exposition est un événement exceptionnel produit en partenariat avec le Domaine & Musée royal de Mariemont (Morlanwelz, Belgique) qui présentera l’exposition à l’automne 2023, et le musée du Louvre, qui prête pour l’occasion plus de 140 objets, dont une vingtaine de pièces majeures ordinairement exposées dans ses propres salles.

Le projet de cette exposition est de faire revivre pour le public l’un des plus puissants royaumes du Proche-Orient ancien, celui de Mari, lors d’une des phases les plus brillantes de sa longue histoire : la période dite des Šakkanakkus, c’est-à-dire entre 2250 et 1850 av. J.-C*. Ce que nous savons de cette ville à cette période, à la lumière des dernières recherches menées par les archéologues et les assyriologues, éclaire d’un jour nouveau tout un pan de l’histoire de cette région, berceau des civilisations de l’écriture.

Car Mari est au coeur du monde de l'écriture cunéiforme, une des premières écritures au monde, dont la Ville de Strasbourg non seulement conserve de nombreux témoignages, mais autour de laquelle elle développe aussi, depuis 150 ans, une excellence universitaire. Cet aperçu du berceau de l'écriture, qui fait écho au berceau strasbourgeois de l'imprimerie 4000 ans plus tard, est ici mis en valeur pour apporter une touche originale supplémentaire et particulièrement rare dans la programmation de "Capitale mondiale du Livre 2024".

La cité de Mari est bâtie sur les bords de l’Euphrate, en Syrie, à 15 km de la frontière avec ce qui est aujourd’hui l’Irak. Construite vers 2900, elle a connu trois phases au cours des douze siècles de son existence, que l’on distingue sous le nom de Mari I (2900-2650 environ), II (2550-2250) et III (2250-1760). Centre important de production artisanale, en particulier dans le domaine de la métallurgie, Mari a bénéficié d’une position prépondérante au carrefour de routes commerciales (fleuve, canaux, caravanes) pour se développer, s’embellir, dominer un large territoire et faire vivre la population d’une ville de près de 2 km de diamètre. Une telle puissance n’a pas manqué d’attirer alliances et convoitises et de provoquer destructions, reconstructions et embellissements. Ce fut le cas autour de 2250 : Mari, détruite, fut néanmoins relevée rapidement, et c’est là l’origine de la ville III. Architectes de cette renaissance, les Šakkanakkus ou gouverneurs militaires installés par un pouvoir étranger pour assurer sa domination sur Mari, entrent également dans l’histoire à ce moment-là. Sous leur autorité, Mari se dote d’un puissant système de défense à double rempart ; elle se dote également de palais, dont l’un, connu sous le nom de Grand palais royal, est un très vaste complexe de plus de 300 pièces, constituant à lui seul comme une ville dans la ville ; enfin, les temples sont rénovés dans le cœur d’une cité dont l’urbanisme parfaitement maîtrisé va à l’encontre des idées reçues sur l’organisation anarchique des premières villes d’Orient. De cette action de reconstruction et de rénovation portée au fil des générations de Šakkanakkus, il reste des témoignages saisissants, vestiges d’une sorte d’Âge d’Or de l’art syro-mésopotamien : statues et statuettes de pierre, d’argile ou de cuivre, peintures murales, décors d’incrustation, éléments d’architecture, objets de luxe, dépots de fondation. À côté de ces objets d’art, se dévoile également tout un substrat culturel, révélé par les textes cunéiformes, les outils et installations artisanales, les objets du quotidien, etc.

L’exposition "Mari en Syrie : renaissance d’une cité au 3e millénaire" rend compte à travers la diversité des objets réunis grâce aux prêts exceptionnels du musée du Louvre, de la splendeur retrouvée de Mari en cette fin du 3e millénaire avant J.-C. Par-delà les chefs-d’œuvre exposés – lion de cuivre, statues de stéatite ou d’albâtre, peintures, trésors de fondation de temples ou maquettes restituant le gigantisme du palais – l’exposition offre aussi la possibilité d’entrer plus profondément dans cette civilisation, pour mieux en comprendre l’intérêt et l’originalité : la diversité des matériaux échangés qui firent la richesse de Mari, les témoignages de la présence de Mariotes dans différents États de Mésopotamie et de Syrie pour illustrer le rayonnement de cette cité, importance des documents de divination et de la pratique de l’écriture cunéiforme qui rattachent la culture de Mari à l’ensemble du monde syro-mésopotamien, sceaux - cylindres qui mettent en scène le pouvoir, etc.

Si certaines pièces présentées figurent parmi les chefs-d’œuvre les plus connus de la collection d’antiquités orientales du musée du Louvre, elles ne sont que très rarement présentées hors de ce "plus grand musée du monde" : c’est une occasion unique de les admirer à Strasbourg, au milieu d'autres objets exposés parfois ou réunis pour la tout première fois. Cela n’est possible que grâce au projet de musée d’art et d’archéologie du Proche et du Moyen-Orient que la Bnu porte avec ses partenaires (musées de Strasbourg, Université de Strasbourg, musée du Louvre et ministère de la Culture), et dont cette exposition est une sorte de préfiguration.

Mais la renaissance de Mari est aussi une histoire contemporaine : celle de la redécouverte de cette ville, disparue pendant des millénaires., jusqu’à ce qu’en 1933 la mission archéologique du musée du Louvre la rende au jour. Et dans la trame de cette histoire-là, Strasbourg, avec d’autres acteurs, entre en scène.

L’histoire de cette mission est en effet le second aspect abordé dans l’exposition : non seulement l’aventure archéologique qu’elle représente depuis 90 ans, avec ses méthodes, ses vicissitudes et ses différentes orientations au fil du temps, mais aussi ses principaux acteurs et leurs questionnements successifs, d’André Parrot (1901-1980), le pionnier, à son ami Georges Dossin (1896-1983), assyriologue liégeois qui joua un rôle essentiel dans le déchiffrement des milliers de tablettes découvertes à Mari, en passant par Jean-Claude Margueron (1934-2023) professeur à l’Université de Strasbourg lorsqu’il assuma, à partir de 1979, la direction de la mission archéologique, aux côtés duquel de nombreux étudiants et chercheurs strasbourgeois, toujours actifs aujourd’hui, se sont engagés dans l’exploration de Mari ; et jusqu’aux équipes actuelles dirigées par Pascal Butterlin (Université Paris I et EPHE). Avec cette histoire, riche de plus de 45 campagnes de fouilles sur le terrain, prend corps le lent travail de compréhension du site, d’élucidation de ses monuments et de contextualisation des objets et installations mises au jour auquel s’attèlent les membres de la mission.

Pour ce faire, l’exposition mobilise plusieurs dizaines de documents d’archives issus de la mission archéologique du Louvre à Mari, généreusement prêtés par le service des archives de la MSH-Mondes (Nanterre) : photographies prises dès les premières campagnes, vues aériennes du site, archives administratives relatant les difficultés du chantier, les espoirs de découvertes, les hypothèses successives ; calques de relevé, dessins, transcriptions et fiches ; et, ce qui est exceptionnel, quelques films (issus des archives de Georges Dossin de l’Université de Liège), tournés sur le chantier, qui en montrent la vie en instantané. On y voit l’émotion générale lors de la découverte d'une statuette, les difficultés à sortir de terre les deux lions de cuivre, les hésitations du fouilleur sur le partage des objets découverts après chaque campagne, les vicissitudes des voyages en bateau de l’équipe de la mission, etc.

Avec Mari en Syrie, c'est un autre monde que le visiteur est invité à lire : un monde passé, fait de traces ténues et évanescentes, que la patience et le labeur restitue ; un monde disparu, dont les quelques vestiges, patrimoine inestimable de l'Humanité, nécessitent toute l'attention possible, en particulier dans le contexte dramatique actuel.

Doublée d'une programmation événementielle riche en conférences, ateliers, visites commentées et tables rondes, l'exposition Mari en Syrie s'adresse à un très large public curieux d'écriture, d'art et d'archéologie.

Infos pratiques

Tarifs

Plein tarif : 4,00 €
Tarif réduit : 2,00 € pour les 16-25 ans, les titulaires de la carte campus ou BU'Alsace, les Amis de la Bnu
Gratuit pour les demandeurs d'emplois et bénéficiaires des minimas sociaux, les enfants de moins de 16 ans, les groupes scolaires et étudiants accompagnés d'un enseignant.

Voir aussi

Site web

Accès

6 place de la république

Trams : B, C, E, F arrêt République

Bus : 6, 72 et 15A : arrêt République

Vélo : parking devant la BNU

Accès et services aux personnes handicapées

  • Accès aux personnes à mobilité réduite
  • Accès aux aveugles
  • Accès aux personnes âgées

Territoire

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