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2400 épaves de vélos enlevées en un an

Transport, déplacement, Démarches, Ville à vivre

2400 épaves de vélos enlevées en un an

Transport, déplacement, Démarches, Ville à vivre

Publié le 07/07/2025 - Modifié le 07/07/2025

2400 épaves de vélos enlevées en un an

Fil d'Ariane

Championne de France pour l’usage de la bicyclette, l’Eurométropole de Strasbourg doit faire face au revers de la médaille : le trop grand nombre de « biclous » abandonnés qui saturent l’espace public. Le dispositif adopté en 2024 a permis de multiplier par trois le nombre de vélos abandonnés.

 “Auparavant, les vélos étaient ramassés par le service propreté”, peu équipé pour cette tâche, explique Nadia Zourgi, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la tranquillité publique. D’où la délibération votée le 31 mai 2024 par le conseil de l’Eurométropole : “Nous avons élargi cette mission qui a été reprise par la police municipale avec une vraie fourrière et un marché public qui a été passé pour ramasser les vélos”, poursuit l’adjointe.

Cette chaîne associant l’autorité habilitée à faire casser les cadenas, l’entreprise capable de véhiculer les épaves et le dépôt où elles peuvent être stockées a permis de rationnaliser et d’accélérer les enlèvements, ce dans le respect des règles. Tout enlèvement fait l’objet d’un avertissement plusieurs jours à l’avance, par un panneau ou une étiquette. Aucune bicyclette ne peut être considérée comme épave si elle n’est pas dépossédée de deux éléments vitaux : chaîne, roue, guidon, frein, dérailleur, etc. A l’exception de la selle que le propriétaire a pu retirer pour éviter qu’on lui vole. Chaque deux-roues est par ailleurs photographié avant enlèvement pour éviter toute contestation.

Boucle vertueuse

Ainsi 2428 vélos épaves ont été retirés de la voie publique entre juillet 2024 et juin 2025, contre une moyenne de 700 par an auparavant. Tout un chacun peut par ailleurs signaler une épave au coin de sa rue en allant sur l’application Stras App, rubrique « signaler un problème », ou sur le site de l’Eurométropole à la rubrique Propreté voie publique. Sans oublier de préciser l’adresse accompagnée d’une photo.

Les vélos-épaves ne sont pas pour autant perdus, “ils alimentent une boucle vertueuse”, souligne Sophie Dupressoir, conseillère municipale déléguée à la ville cyclable et marchable. L’Eurométropole a en effet passé une convention avec plusieurs associations et structures d’insertion sociale et solidaire qui s’emploient à ressusciter ces estropiés de la vie citadine, quitte à prendre les roues de l’un pour les installer sur le cadre de l’autre.

Dans l’avenir, les deux élues souhaiteraient élargir les enlèvements aux vélos ventouses, figés pendant des mois sur le même arceau ou cadenassés à un poteau. Mais il faudra pour cela une nouvelle délibération. “C’est une vraie ambition liée à notre volonté de rendre l’espace public accessible pour tous et toutes et notamment pour les piétons”, affirme Sophie Dupressoir. Et comme pour les épaves, une nécessité afin de ne pas installer à l’infini des arceaux dans la ville. 

Gilbert Reilhac
Photos Jérôme Dorkel