Déchets : la collecte sélective au porte-à-porte généralisée

Le conseil de l’Eurométropole se prononce ce vendredi 23 mai sur la généralisation de la collecte des papiers et emballages à domicile dans les 26 communes de moins de 10.000 habitants. Une décision qui vise à diminuer par deux les déchets résiduels (poubelle bleue) et à améliorer le tri des emballages et papiers (poubelle jaune).

L’extension des consignes de tri dans les bacs jaunes en 2023 et la généralisation des bornes de collecte des déchets alimentaires en 2024 ont permis de réduire le volume des déchets résiduels dans l’Eurométropole. Des progrès qui vont être optimisés en adaptant la collecte sélective aux usages des habitants, notamment là où elle n’est pas réalisée en porte-à-porte, soit 26 communes de moins de 10.000 habitants. « J’insiste sur un point qui me paraît extrêmement positif, c’est que nous nous sommes laissé le temps de l’expérimentation », a souligné la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, lors d’une conférence de presse.

Des tests dans quatre communes

Pendant huit mois, de mai à décembre 2024, quatre communes concernées ont en effet servi de laboratoire. Achenheim et Plobsheim ont mis en place une collecte hebdomadaire en porte-à-porte, alternativement pour les bacs bleus et les bacs jaunes, soit une fois tous les quinze jours pour chacun des bacs. Vendenheim et Reichstett ont de leur côté conservé en l’améliorant le principe de l’apport volontaire, avec quelques variantes. Des conteneurs d’apport volontaire dédiés à la collecte des cartons, souvent très encombrants, ont par ailleurs été installés. 
Les conclusions ont été présentées à la conférence des maires au mois de janvier : la collecte sélective alternée en porte-à-porte pour les bacs bleus et les bacs jaunes a été largement plébiscitée. La collecte des déchets résiduels tous les quinze jours et non chaque semaine a ainsi incité les habitants de Plobsheim à réduire de plus de 20% le contenu des bacs bleus au profit des bacs jaunes et des bornes de déchets alimentaires. Avec toutefois une hausse des erreurs, volontaires ou non, et donc du coût de traitement. Inversement, l’apport volontaire, même optimisé, favorise la qualité du tri mais ne permet pas de voir augmenter la quantité de déchets triés.

Déploiement jusqu'en 2028

« Il y a un petit bémol : qui dit tri dit aussi erreurs de tri », reconnaît Fabienne Baas, vice-présidente de l’Eurométropole et maire d’Ostwald, ajoutant qu’il faudra « encore communiquer » sur le sujet. Le taux d’erreurs de tri pour la collecte en porte-à-porte s’élevait à 35% en 2023 contre 11% avec les apports volontaires.
Le déploiement du nouveau dispositif dans les communes de la seconde couronne s’étalera jusqu’en 2028 avec une phase de préparation en 2025. L’investissement, qui comprend notamment l’achat de 40 000 bacs et une campagne de communication, s’élève à 4 millions d’euros. L’augmentation des coûts de fonctionnement est évaluée à 1 million d’euros l’an. Deux camions seront en outre équipés d’une caméra sur la trémie pour permettre à l’intelligence artificielle de repérer les erreurs de tri.

Gilbert Reilhac
Photos Elyxandro Cegarra