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Culture
Publié le 23/05/2024 - Modifié le 23/05/2024
Forum des religions : l’espérance, un devoir quotidien
Fil d'Ariane
Ce jeudi matin 23 mai, en ouverture du forum, représentants des principaux cultes d'Alsace et élus locaux se sont réunis pour échanger autour de ce thème.
L'année passée, le traditionnel déjeuner inaugural du Forum des religions avait pour thème "la tolérance". Pour cette nouvelle édition, une réflexion sur l'Espérance s'imposait. "En 2024, les raisons de désespérer sont a priori nombreuses : conséquences dramatiques du dérèglement climatique, guerre sur le continent européen, augmentation des inégalités sur notre territoire. Toutes les générations sont concernées mais la jeunesse en particulier est en proie à des questionnements qui deviennent des angoisses", a d'abord rappelé Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, devant près de 80 représentants de cultes et d'associations cultuelles rassemblés dans le Grand Salon de l'Hôtel de Ville.
Face à ces défis, la maire a de nouveau incité au dialogue interreligieux pour trouver des pistes de réflexion et ainsi "choyer l'étincelle qui fait notre Humanité". Car l'espérance, mentionnée dans chaque religion, a cela d'universel qu'elle invite les êtres humains à regarder le monde ensemble.
Espérer au présent
Néanmoins, les discussions du jour ont montré qu'elle était perfectible. "Les cultes ne doivent pas seulement ancrer les fidèles dans l'Au-delà, mais plutôt dans un présent éternel", a proposé Vasile Iorgulescu, représentant des Eglises orthodoxes de Strasbourg. Replacer l'action de l'homme dans l'ici et maintenant aiderait à "réduire l'écart entre le monde tel qu'il est et tel qu'il devrait être", complète Elie David, président de l'Union juive libérale de Strasbourg, en faisant référence au philosophe allemand Kant qui a inspiré la question centrale du Forum des religions 2024, organisé par l'Université de Strasbourg, la Ville de Strasbourg, la Collectivité européenne d'Alsace et la Région Grand-Est : "Est-il (encore) permis d'espérer ?"
Plus qu'une permission, tous les intervenants s'accordent sur le fait que l'espérance est un devoir. "Désespérer, c'est s'enfermer, c'est croire qu'il n'y a plus de chemin possible. Or l'espérance sommeille en chacun de nous, et c'est à nous d'en discerner les lueurs, pas pour nous consoler mais pour donner à chacun une place au sein de nos sociétés", a encouragé le nouvel archêveque de Strasbourg, Monseigneur Delannoy, en évoquant l'enseignement qu'il a tiré pendant ses quinze dernières années passées en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre et le plus jeune de France.
Les débats autour de ces chemins d'espérance vont se poursuivre entre universitaires, philosophes et représentants des cultes jusqu’au 25 mai.
Aline Fontaine
Photo Jérôme Dorkel
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