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Blue Paper, pionnier du réemploi de la chaleur fatale à Strasbourg

Économie, Environnement, Agenda 2030

Blue Paper, pionnier du réemploi de la chaleur fatale

Économie, Environnement, Agenda 2030

Publié le 12/04/2024 - Modifié le 12/04/2024

Blue Paper, pionnier du réemploi de la chaleur fatale

Fil d'Ariane

L’entreprise papetière du Port du Rhin a été la première à injecter sa chaleur résiduelle dans les réseaux de chaleur de l’Eurométropole de Strasbourg. C’était en 2021, mais l’événement n’avait pu être fêté. C’est chose faite depuis ce 11 avril.

"Nous sommes très fiers d’avoir été les premiers à rejoindre le réseau de chaleur de l’Eurométropole dès 2021", a lancé le directeur de Blue Paper, François Bru, en accueillant la cinquantaine d’invités du monde économique et politique réunis sur le site. La papèterie fondée voici près de 90 ans au Port du Rhin est depuis 2013 une co-entreprise franco-belge dédiée au papier brun pour emballages carton. Elle en produit 440.000 tonnes par an.
Dans une usine qui utilise beaucoup d’eau, beaucoup d’énergie, "la récupération de la chaleur fatale était logique", a commenté le directeur. Blue Paper s’était déjà dotée d’une chaudière biomasse, d’une seconde nourrie de combustibles solides de récupération et de deux méthaniseurs dont le biogaz génère de l’électricité. Ne pas laisser non plus les calories produites par son activité partir dans la nature s’imposait pour l’entreprise.

Démarche d’écologie industrielle

L’idée était aussi dans la démarche d’écologie industrielle engagée depuis dix ans par le Port autonome de Strasbourg avec le Groupement de ses usagers. Elle allait de soi pour R-CUA (Réseaux de chaleur urbains d’Alsace), une filiale de la société d’économie mixte R-GDS. Ainsi est né R-PAS, réseau de chaleur du Port autonome, qui associe le Port et la Banque des territoires à R-CUA, le principal actionnaire.
La création du réseau et les installations techniques représentent un investissement de 40 millions d’euros subventionné à hauteur de 6 millions par l’Ademe (Agence de la transition énergétique). R-CUA a évalué à 400 gigawatts heure par an la ressource valorisable au Port du Rhin, soit de quoi chauffer l’équivalent de 80.000 logements neufs. L’apport de Blue Paper, mais aussi de Trédi, une unité d’incinération de déchets dangereux dont la chaleur fatale vient de rejoindre le réseau, amèneront la puissance à 150 GWh/an d’ici la fin de l’année. Assez pour 30.000 logements.
La clinique Rhéna aura été le premier bénéficiaire de la chaleur fatale de Blue Paper en 2021. Covid oblige, on en a peu parlé. D’ici la fin de l’année, le réseau irriguera aussi le quartier Coop, le siège du Port autonome, les malteries Soufflet et l’école du Port du Rhin. 

Gilbert Reilhac
Photo Frédéric Maigrot
 

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