Les chaudières biomasse arrivent à la chaufferie de Hautepierre

L’installation des nouveaux générateurs marque une étape supplémentaire dans la modernisation et la transition énergétique de la centrale thermique alimentant le réseau de chaleur ouest.

Habillée de rouge et noir, elle a la taille d’un grand mobil home. Après un court voyage dans les airs, la seconde chaudière biomasse prend place ce 2 octobre dans le bâtiment nouvellement construit sur le site de la chaufferie de Hautepierre. Elle rejoint là d’autres morceaux du puzzle qui constituent le nouveau « cœur du réacteur » du réseau de chaleur ouest : sa centrale nourrie aux plaquettes de bois et broyats de palettes. 

88% d’énergies renouvelables en 2029

Après de premiers essais en avril, l’équipement devrait entrer en fonction à compter de mai 2026 pour fournir en chauffage et eau chaude sanitaire les quartiers de Hautepierre, Cronenbourg et Koenigshoffen. Soit 15000 équivalents logements aujourd’hui qui passeront à 25000 en 2027 à l’issue des travaux d’extension du réseau en cours. A terme, ce seront 50 km de conduites, contre 22 actuellement, qui sillonneront le territoire de l’ouest strasbourgeois permettant à de nombreux immeubles d’habitation, équipements publics, établissements sanitaires et tertiaires d’être raccordés à une énergie décarbonée et à prix abordable. "Alimentée exclusivement au gaz auparavant, la chaufferie de Hautepierre fonctionne déjà depuis 2023 avec 50% de biométhane, ce qui permet aux usagers de bénéficier d’une TVA réduite à 5,5%, précise Thierry Willm, chef du service Energie et territoire de l’Eurométropole de Strasbourg. En 2029, la part d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) sera de 88%."

Une progression due en grande partie à la construction de cette centrale biomasse. "Avec 23 MW de puissance installée, celle-ci comptera à terme pour 44% du mix énergétique, détaille Arnaud Dupuy, directeur du département Réseaux de chaleur pour l’Alsace-Moselle d’Engie, délégataire de la collectivité sur le réseau ouest. Et son système de traitement des fumées à cinq niveaux contribuera, avec la chaleur récupérée de la nappe, à alimenter les pompes à chaleur, installées dans le bâtiment voisin, qui participeront pour 40% au mix énergétique." Réduite à la portion congrue, la production au gaz, qui a également bénéficié d’une rénovation et d’une modernisation, sera conservée en appoint et en solution de secours. 

Autant d’évolutions qui permettront de diminuer de 48000 tonnes par an l’émission de CO2. La famille de faucons pèlerins qui a élu domicile en haut de la cheminée historique ne s’y trompe pas : ce n’est pas le moment de déménager. 

Stéphanie Peurière
Photos Elyxandro Cegarra