Les rues scolaires en pleine croissance 

Avec déjà 20 voies aménagées, le dispositif ne cesse de s’étendre à Strasbourg. Il s’inscrit dans le Plan piéton adopté en mai 2021 qui accorde notamment une grande importance au jeune public.

8 heures du matin, vendredi 16 mai, la borne Sirac, placée aux abords du groupe scolaire Gutenberg au cœur de la Montagne Verte, se redresse pour empêcher le passage des véhicules. À pied ou à vélo, les élèves se rendent en toute sécurité jusqu’à l’entrée de l’établissement. « J’attendais cette borne depuis deux ans. C’est important que les enfants viennent à l’école sans se faire écraser », exprime Angélique, parent. « Ce système contribue à apaiser le quartier. Il n’y a plus d’accélérations ou de voitures en sens inverse », précise Hamid Loubardi, élu référent sur le territoire Montagne Verte.

Heures de pointe, parents pressés, écoliers vulnérables en raison de la vitesse des voitures sont autant de situations pour lesquelles le dispositif s’impose comme une solution. Sa mise en place répond à la volonté de la municipalité de faire une ville à hauteur d’enfants. « L’anarchie autour des écoles ne donnait pas des conditions propres à l’épanouissement des élèves. Nous espérons que ce projet puisse offrir de la convivialité et des moments de rencontres entre les parents », souligne Sophie Dupressoir, conseillère municipale déléguée en charge de la ville cyclable et marchable.

Un dispositif évolutif

La rue scolaire s’adapte au contexte et à l’environnement qui l’entoure avec trois niveaux d’expérimentation : fermeture complète de rues, fermeture partielle matérialisée par des barrières pivotantes et fermeture intermittente gérée par une borne Sirac. Une évaluation est menée après quatre à six mois pour déterminer si le dispositif est efficace et nécessite une évolution du périmètre concerné. Celui-ci dépend également de la présence d’habitations qui empêchent la fermeture totale de la rue. À terme, l’objectif est de généraliser le recours aux bornes Sirac. Relevant d’un système automatisé et piloté à distance, elles régulent, aux heures d’entrée et de sortie d’école, l’entrée des riverains, dont l’accès est facilité par un badge.

Sur les 23 723 enfants de trois à onze ans concernés par le dispositif, 7 758 bénéficient déjà d’une rue scolaire. Avec un rythme de dix nouvelles créations par an, la programmation est chargée. Pour l’année 2023, on en compte neuf à l’étude ou déjà réalisées.

Lucas Bauer

Photos Jean-François Badias