Agrégateur de contenus

La santé en réseau dans le quartier de la Meinau

Solidarité, santé

La santé en réseau dans le quartier de la Meinau

Solidarité, santé

Publié le 06/05/2024 - Modifié le 06/05/2024

La santé en réseau dans le quartier de la Meinau

Fil d'Ariane

La Maison urbaine de santé de la Canardière réunit un écosystème de soignants au service des habitants et habitantes du quartier.

Peu avant 9h, alors que la salle d’attente de la Maison urbaine de santé (MUS) de la Meinau-Canardière se remplit doucement, Agnès Tisserand arrive d’un pas pressé. Entre les consultations au cabinet, à domicile, et les accouchements, l’agenda de la sage-femme est bien rempli. « J’aime ce quartier et sa population qui se trouve parfois dans une situation difficile », confie celle qui a travaillé activement ces dernières années à la création de la Maison urbaine de santé. 
La structure a finalement vu le jour fin 2023, avec la particularité d’être répartie sur deux sites principaux. 100 000 euros de subvention ont été alloués par la Ville de Strasbourg à la création de la Maison urbaine de santé. Au premier étage du 49 avenue de Normandie, quatre médecins généralistes, une gynécologue, sept sages-femmes, cinq infirmières, un diététicien et la psychologue du Point d’accueil écoute jeunes se partagent l’espace de 300m2. Non loin de là, au 64 rue du Rhin tortu, un pôle ophtalmologique réunit quatre spécialistes. Cet ensemble est complété par le cabinet d’un médecin généraliste route de la Meinau, ainsi que la pharmacie du Rhin tortu au pied de la MUS.


Réduire les inégalités


"Ce sont les personnes qui ont le plus besoin de soins qui ont le plus de mal à y accéder", a rappelé Jeanne Barseghian, le 20 mars lors de l’inauguration des lieux. Le nouvel écosystème de soignants doit permettre de briser cette dynamique néfaste en répondant à la désertification médicale des quartiers prioritaires de la ville (QPV), avec une attention spéciale pour les femmes, particulièrement affectées par les inégalités sociales de santé. Suivi gynécologique, échographie, préparation à l’accouchement, IVG, tout peut se faire entre ces murs. "Le travail en réseau nous permet de ne pas perdre de temps : on gagne en efficacité et en rapidité au niveau du diagnostic et de la prise en charge", assure Agnès Tisserand. 


Repérer les violences


L’équipe de sages-femmes s’occupe aussi du suivi après l’accouchement. "Beaucoup de femmes font d’importantes dépressions post-partum : c’est à prendre sérieusement car le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes mères », alerte la professionnelle de santé. Avec les six autres sages-femmes, elles se relaient pour assurer une permanence sept jours sur sept. "Je suis très attachée à l’image de la sage-femme du village, on doit être disponible", poursuit celle qui est également attentive, tout comme ses consœurs, aux violences faites aux femmes. Une liaison directe a été établie entre l’équipe de soignantes et l’association SOS France victimes 67 afin de mettre en relation les femmes qui le souhaitent avec un psychologue, un juriste, et leur proposer une mise à l’abri si besoin. AD


Anne Dory
Photo Valentine Zeler

Territoire

Recherche d'asset dynamique