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Une étude strasbourgeoise fait le lien entre perturbateurs endocriniens et cancer du sein

Environnement, Solidarité, santé

Une étude strasbourgeoise fait le lien entre perturbateurs endocriniens et cancer du sein

Environnement, Solidarité, santé

Publié le 04/10/2024 - Modifié le 04/10/2024

Une étude strasbourgeoise fait le lien entre perturbateurs endocriniens et cancer du sein

Fil d'Ariane

Les résultats préliminaires révèlent la présence de pesticides, métaux et polluants éternels dans les échantillons prélevés sur des patientes opérées à Strasbourg.

La nourriture, les vêtements, le mobilier, les ustensiles de cuisine, les cosmétiques, les produits ménagers… : il serait bien long de dresser la liste de tout ce qui est susceptible de contenir des perturbateurs endocriniens dans notre environnement. Depuis plusieurs années, la science s’attèle à mesurer les effets néfastes sur la santé de ces substances chimiques qui perturbent le système hormonal. À Strasbourg, une équipe de l’Institut de cancérologie (Icans) a lancé une étude inédite, soutenue par la Ville et l’Eurométropole, pour mesurer l’impact de l’exposition aux perturbateurs endocriniens sur le cancer du sein. Car, le genre a ici son importance : les femmes les concentrent plus que les hommes. Leur métabolisme en ralentit l’élimination, mais il n’est pas seul en cause: les femmes sont plus exposées aux produits ménagers et aux cosmétiques. 
"Ces substances n’agissent pas comme un traitement en médecine où plus la dose est importante et plus la toxicité est forte. Certains perturbateurs endocriniens sont extrêmement toxiques à faible dose", explique la professeure Carole Mathelin, cheffe de chirurgie à l’Icans qui dirige cette étude dont les résultats préliminaires ont été présentés le 3 octobre dans le cadre des Rencontres internationales de sénologie. 

Quarante pesticides retrouvés

L’équipe de l’Icans a prélevé 1072 échantillons sur 687 patientes opérées et y a recherché différents perturbateurs endocriniens. Résultat: 40 pesticides, 30 métaux et 4 PFAS, plus connus sous la dénomination de polluants éternels, ont été identifiés dans les tumeurs ou dans les tissus autour d’elles. "On a retrouvé six métaux lourds (arsenic, cadmium, cuivre, mercure, plomb, aluminium) dans la quasi-totalité des échantillons analysés", souligne Albert Moussaron, chef de projet en recherche clinique.  
 "Cette étude montre que nous avons une responsabilité politique et écologique dans la lutte contre le cancer du sein",  insiste Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg. Afin de limiter l’exposition des femmes enceintes aux perturbateurs endocriniens, la Ville a lancé le dispositif de l’ordonnance verte en 2022, leur permettant de recevoir gratuitement des paniers de légumes bio pendant leur grossesse et d’être informées des dangers de ces polluants. "Chaque décision que nous prenons aujourd’hui pour améliorer notre environnement est une décision pour prévenir les maladies de demain", prévient pour sa part Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, alors que les projections anticipent une augmentation de l’incidence du cancer du sein et de la mortalité des patientes en France dans les années à venir. 
L’étude se poursuit pour confirmer ces premiers résultats : au final, 3000 patientes opérées à Strasbourg y auront contribué.


Anne Dory
Photos Elyxandro Cegarra

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