Jeunes et policiers : initiation au dialogue

À la suite des émeutes de juin 2023, les élu·es du Conseil des jeunes profitent de plusieurs moments d’échanges avec les représentant·es des forces de l’ordre.

Mercredi 6 mars 2024, de 10h à midi. Dans les méandres du centre administratif, Ramsy, Chloé, Isis, Marya, Martin et un peu plus d’une demi-douzaine de leurs camarades découvrent un lieu rarement ouvert aux enfants. Les élus du Conseil des jeunes bénéficient du privilège d’une visite guidée du centre regroupant le Système d’information et de régulation automatisée de la circulation (Sirac), le poste de commandement de la police municipale et le centre de vidéo-surveillance.

Face aux murs de caméras, les questions fusent. "Est-ce qu’on peut voir dans les bâtiments ?" "Pouvez-vous identifier les plaques des voitures qui roulent trop vite ?" "Si quelqu’un abîme notre voiture, est-ce qu’on peut venir chez vous pour demander de l’aide ?" "Comment choisit-on où on met les caméras ?" Outre l’intérêt évident pour la partie sécuritaire, les enfants se sont aussi intéressés aux métiers exercés par les agents de l’Eurométropole. "Quelle est la formation pour devenir policier municipal ?" "Combien gagne un opérateur du CSV ?"… Avec parfois, le sentiment qu’une vocation pourrait bien naître de cette rencontre.

Et c’est un peu le but, avouent les responsables de la sécurité de la Ville et les élus qui avaient déjà rencontré les membres du Conseil des jeunes le 24 janvier pour un premier temps d’échanges et de débats.

Plusieurs rencontres pour appréhender la réalité du terrain

"Suite aux émeutes du mois de juin, nous avons recueilli de nombreux témoignages des représentants des jeunes. Ils ont été particulièrement marqués par ce qui s’était passé et ont dénoncé la banalisation de scènes de violence, a expliqué Guillaume Libsig, adjoint en charge de la jeunesse et de l’animation. En initiant une rencontre avec les services en lien avec la sécurité du territoire, nous avons eu envie de partager avec eux la réalité du terrain, d’expliquer les métiers et de créer des échanges libres."

"Il nous a semblé opportun et plus pertinent de donner directement la parole aux acteurs, qu’ils soient de la police municipale, de la police nationale ou encore du service prévention urbaine, pour qu’ils parlent de leur quotidien et de leurs moyens d’action", a complété Nadia Zourgui, adjointe à la tranquillité publique.

Jeudi 7 mars, les jeunes élus visiteront le commissariat central et, en avril, ils devraient être reçus à la préfecture. Objectif : dresser un bilan collectif de ces rencontres avant la fin de l’année scolaire, dialoguer et faire tomber les préjugés.

Véronique Kolb

Photos Philippe Stirnweiss