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Stop à la casse du service public postal

Motion au Conseil municipal du lundi 18 mars 2024

En 2010, la Poste est devenue une société anonyme à capitaux entièrement publics. Derrière ce changement de statut, il y a aussi un changement de fonctionnement : la Poste est maintenant soumise à un objectif de rentabilité pour rémunérer ses actionnaires que sont la Caisse des Dépôts et des Consignations, et l’État, à rebours de l’idée d’un service public dénué d’intérêts financiers et marchands.

Dans cette course à la rentabilité, la Poste cherche depuis lors à dégager des marges financières en augmentant les cadences de travail et en diminuant les frais de fonctionnement. Dans cette perspective, la Poste visait en 2021 la fermeture en quatre ans, de la moitié de ses 5 300 bureaux, en plus des plus de 3 000 déjà fermés depuis 2017. Les bureaux de la Gare et de la Cathédrale ont été concernés, mais d’autres sont aujourd’hui à leur tour menacés, comme celui de l’Elsau.

Les exemples dans toute la France ne manquent pas, qu’il s’agisse de quartiers populaires ou de territoires ruraux. La Poste justifie ces fermetures par la baisse de fréquentation des bureaux. Elle contribue pourtant elle-même à cette baisse en restreignant régulièrement les horaires d’ouverture des bureaux qu’elle envisage de fermer.

Pour maintenir ses services, elle se repose soit sur des buralistes et des commerçant·es, soit sur les communes, à qui elle demande de fournir locaux et personnels pour conserver des agences postales communales. Si les opérations les plus courantes y sont proposées, toutes ne le sont pas.

Dans des quartiers populaires sans banque ni distributeur de billets, où la mission d’accessibilité bancaire de la Poste est essentielle, l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous avec un conseiller bancaire met en difficulté de nombreux foyers. De même, dans des zones à la population vieillissante, l’impossibilité pour un mandataire d’y réaliser des opérations bancaires est loin d’être anodine. Enfin, l’absence de médiateurs·ices complique l’accès au service postal pour des personnes maîtrisant peu la langue française ou les outils informatiques.

Les missions attribuées à la Poste sont pourtant claires : « le service universel postal, la contribution à l'aménagement du territoire, le transport et la distribution de la presse et l'accessibilité bancaire ». Nous estimons que l’exercice de ces missions ne peut se faire ni au détriment des usager·es, ni à celui des communes.

Le Conseil municipal de la ville de Strasbourg :

  • demande à la Poste d’assurer les missions de service public qui lui sont confiées par l’État et dont elle a la responsabilité pleine et entière,
  • demande à la Poste de renoncer à tout projet de fermeture de bureau à Strasbourg et à tout transfert de ses missions à des tiers, publics ou privés,
  • témoigne de son soutien à toutes les communes, aux collectifs d’habitant·es et aux syndicats mobilisés contre la fermeture de leurs bureaux de poste et contre la casse du service public postal. 

Adopté  le 18 mars 2024 par le Conseil municipal de Strasbourg 
Rendu exécutoire après transmission au contrôle de légalité préfectoral le 25 mars 2024 et publication sur le site internet www.strasbourg.eu le 25 mars 2024

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