Une ZFE-m pour améliorer la qualité de l’air et lutter contre le réchauffement climatique

En instaurant sa Zone à Faibles Emissions-mobilité (ZFE-m), l’Eurométropole de Strasbourg a décidé de s’engager pour améliorer la qualité de l’air au bénéfice de la santé publique et de l’atténuation du changement climatique.

Des dépassements réglementaires le long des grands axes

La qualité de l’air que nous respirons est déterminante pour notre santé. Sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, la tendance est à l’amélioration de la qualité de l’air pour les polluants réglementés (NO2, PM10 et PM2,5)

Les secteurs géographiques les plus touchés par les dépassements de cette valeur limite européenne sont aujourd’hui autour des axes autoroutiers (M35 et M351) et des grands boulevards, notamment le long de l’avenue du Rhin.

Un impact sanitaire avéré

Les résultats provenant d’une étude publiée par Santé Publique France en 2019, confirment que l'exposition au NO2, en tant que traceur de la pollution liée au trafic, est associé à court terme avec la mortalité, même à des concentrations, en moyenne annuelle, conformes à la réglementation européenne et à la valeur guide de l'OMS établie en 2005 (40 µg/m3).

84%
des émissions de dioxyde d’azote liées à la circulation routière
15 à 30%
de cas d’asthme en plus pour les enfants proches des axes routiers

Source : Ville et Eurométropole de Strasbourg

En septembre 2021, l’OMS a en outre révisé ses valeurs guides pour les principaux polluants de l’atmosphère et publié de nouveaux seuils de référence plus exigeants afin de mieux protéger la santé des populations vis-à-vis de la pollution de l’air. Ces nouveaux seuils offrent une plus grande certitude quant au fait que les effets sur la santé se produisent à des niveaux de pollution atmosphérique plus faibles qu’on ne le croyait auparavant. Pour le NO2, le seuil de référence est dorénavant fixé à 10 µg/m3, ce qui situe l’intégralité du territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, et donc l’ensemble de sa population en zone de dépassement.

Plusieurs études menées au niveau européen et français ont également mis en évidence que le fait d'habiter à moins de 150 mètres d’une voie à fort trafic routier pouvait être responsable :

  • D'environ 15 à 30% des nouveaux cas d’asthme chez l'enfant, et dans des proportions similaires voire plus élevées, de certaines pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires chez les adultes de 65 ans et plus,
  • De l’augmentation de 30% de la fréquence de nouveaux cas de leucémie de type myéloblastique chez les enfants.

Les études démontrent également que ce sont le plus souvent les populations les plus fragilisées qui doivent se loger au bord des grands axes routiers, qui sont donc les plus soumises à la pollution de l’air, alors qu’ils émettent eux-mêmes en moyenne moins de pollution. Ces résultats démontrent qu’un enjeu fort réside également en matière de réduction des inégalités d’exposition à la pollution atmosphérique.

La contribution du trafic routier aux émissions de polluants réglementés et non-réglementés

En matière de polluants réglementés, sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, le transport routier est responsable, selon les données d’ATMO Grand Est, de 84% des émissions de dioxyde d’azote et de 22% à 23% des émissions de PM10 et de PM2,5.

D’autre part, l’évolution des connaissances sur la toxicité des substances et de leurs émissions dans l’atmosphère révèle que certains polluants pouvant avoir un impact potentiel sur la santé humaine ne sont pas pris en compte à ce jour dans la surveillance réglementaire. Ainsi, en complément de ceux déjà surveillés, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) préconise une surveillance renforcée du 1,3-butadiène, des particules ultrafines (PUF) et du carbone suie.

Sur l’Eurométropole de Strasbourg, le trafic routier contribue à hauteur de 80% des émissions de 1,3 butadiène et à environ 60% des émissions de carbone suie.

Pour ce qui concerne les particules ultrafines, il a été démontré que leur concentration en nombre est supérieure au bord des routes par rapport au site urbain de fond, en particulier pour les particules inférieures à 100 nm.

Au bilan, les preuves d’effets néfastes sur la santé liés à l’exposition aux émissions issues du trafic routier sont fortes. Les données recueillies depuis 2013 sur le carbone suie, les particules fines ou encore les particules d’échappement diesel, confirment ou renforcent le lien avec des atteintes respiratoires et cardiovasculaires et les décès anticipés. De plus en plus d’études tendent à démontrer aussi le lien entre l’exposition aux particules fines et ultrafines et le développement de pathologies comme le diabète, les maladies neurodégénératives, les troubles cognitifs ou des atteintes du système reproducteur.

Un impact climatique non négligeable

Outre son impact sur la pollution locale et sur la santé des habitantes et habitants, le trafic routier a également un impact climatique non négligeable. Sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, sa contribution dans les émissions globales de gaz à effet de serre s’élève à 34% en 2018, ce qui en fait le premier secteur émetteur du territoire.

La mise en œuvre de la ZFEm

Ainsi, les ZFE-m sont des outils pertinents pour diminuer les polluants atmosphériques liés au trafic routier, à condition de pouvoir proposer des alternatives à la voiture et de contrôler les flux de circulation pour s’assurer du respect du dispositif. Il s’agit de sortir d’un modèle dominant reposant sur l’usage quasi exclusif de la voiture individuelle et de lutter contre l’autosolisme, tout en restant attentif aux aspects sociaux et aux attentes du monde économique.

Sa mise en œuvre est accompagnée afin de limiter ses impacts économiques et sociaux pour la population et les acteurs socio-économiques, notamment à travers un dispositif important d’aides financières à la conversion. Le report modal est encouragé à travers des investissements massifs dans les mobilités alternatives et le développement de carburants alternatifs est favorisé pour répondre aux différents usages des véhicules.

Suite à l'annonce du gouvernement du 19 mars 2024, l'Eurométropole de Strasbourg est, depuis mars 2024, reconnue comme "territoire de vigilance ZFE" car elle n'est plus en dépassement régulier des normes actuelles de qualité de l'air.

Retrouvez plus d’informations sur le fonctionnement de la ZFE-m sur la page dédiée zfe.strasbourg.eu.

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