La trajectoire de l’Eurométropole vers la neutralité carbone et le 100% renouvelable en 2050

Face au dérèglement climatique et à la progression de la précarité énergétique, réussir la transition énergétique est l’un des principaux défis de la transformation écologique de notre territoire. Pour cela, il s’agit d’accompagner et de mobiliser la population et les entreprises et d’agir de front sur les actions d’efficacité, de sobriété énergétique et de production locale des énergies renouvelables et de récupération pour sortir définitivement des énergies fossiles impactant le climat, dégradant la qualité de l’air et fragilisant le territoire par sa dépendance.
Qu’est-qu’un Schéma directeur des énergies ?
Les objectifs du Schéma directeur des énergies
Le SDE vise à atteindre 3 objectifs à 2050 :
- l’utilisation de 100 % d’énergies renouvelables et de récupération dans les consommations énergétiques,
- la diminution de 50% des consommations d’énergie,
- la neutralité carbone territoriale.
- réduire fortement la consommation d’énergie : -30% d’ici 2030 et -50% d’ici 2050
- sortir des énergies fossiles en couvrant 100 % des besoins restants par les énergies renouvelables en 2050.
Les grandes étapes du Schéma directeur des énergies
- Le diagnostic quantitatif et qualitatif qui a permis de construire un état des lieux énergétique fin (basé sur les données 2019)
- La scénarisation a permis d’explorer la diversité de futurs possibles. Les objectifs du scénario retenu ont été fixés en s’appuyant sur la connaissance du territoire, les retours d’expérience des différents projets et l’expertise des acteurs locaux et des services.
- L’élaboration d’un plan d’actions qui doit permettre d’atteindre les objectifs retenus.
Le diagnostic : d’où partons-nous ?
- la consommation énergétique corrigée du climat n’a diminué que de 2,8% entre 2012 et 2019, très en retrait des objectifs du plan climat (3% par an),
- le bâtiment est le premier secteur consommateur d’énergie, 27% des consommations étant liées aux secteur résidentiel et 26% au tertiaire en 2019,
- près de 60% des consommations répondent au besoin de chauffage des bâtiments, lui-même couvert pour près de la moitié par la combustion de gaz naturel fossile, fortement émetteur de gaz à effet de serre. En outre, le fioul occupe encore une place significative avec 10% des logements équipés,
- les autres consommations énergétiques se répartissaient entre le transport (22%), l’industrie (24%) et l’agriculture (moins de 1%),
- l’industrie est dépendante du gaz pour 49% de ses besoins et de l’électricité pour 32 %,
- la production d’énergie renouvelable couvre 12% des consommations du territoire,
- les émissions de GES représentent 1,7 millions de tonnes CO2équ dont 37% au gaz naturel fossile, 36 % sont liées aux transports et 14% au fioul.

L’acceptabilité des citoyens
La dimension démocratique représente un des axes forts des politiques publiques. Pleinement consciente de la nécessité de mettre au débat citoyen les projets de transition énergétique et écologique, , la Présidente a saisi en juin 2022 le Conseil de développement de l’Eurométropole (CODEV) pour :
- s’interroger sur les conditions acceptables permettant de réduire les consommations énergétiques sur notre territoire dans une perspective d’efficacité et de sobriété énergétique (réduction de 50 % des consommations énergétiques à l’horizon 2050),
- stimuler l’engagement citoyen pour réduire la consommation énergétique,
- apprécier les avantages, les inconvénients et l’acceptabilité sociale des différents choix énergétiques possibles pour la production locale et la distribution énergétique du point de vue des citoyens de la métropole.
Cette saisine a été suivie d’une vaste enquête menée auprès des habitantes et des habitants du territoire. Téléchargez les préconisations du CODEV.
Les leviers à disposition
Levier 1 : Rénover massivement et efficacement les bâtiments
- Tous les bâtiments concernés,
- Changement des systèmes de chauffage pour sortir du fioul,
- Rénovation massive et lourde,
- Sobriété énergétique.
Levier 2 : Préparer la fin des véhicules thermiques
- Forte baisse de l'usage de la voiture individuelle au profit du vélo, de l amarche et des transports collectifs,
- Développement de l'autopartage et du covoiturage,
- Electrificaiton du parc automobile,
- Développement du bioGNV pour les poids lourds.
Levier 3 : Progresser dans la décarbonaiton de l'industrie
- Efficacité énergétique,
- Electrificaiton et décarbonation des process,
- Valorisaiton de la chaleur fatale.
Levier 4 : Développer les énergies renpouvelables et de récupération locale
- Chaleur renouvelable,
- Electricité renouvelable,
- Réseaux de chaleur vertueux.

Les orientations principales du Schéma directeur des énergies
Diviser par deux nos consommations d’énergie territoriales d’ici 2050 avec une baisse de 30% en 2030 (par rapport à 2012),
Doubler la production locale d’énergie renouvelable et de récupération d’ici 2050 permettant de baisser nos gaz à effet de serre (GES) de 55% en 2030 (par rapport à 1990) et atteindre la neutralité carbone en 2050 :
- Valoriser massivement la chaleur de récupération provenant des industriels dans les réseaux de chaleur,
- S’appuyer sur l’énergie solaire thermique et photovoltaïque pour couvrir nos besoins en chaleur et électricité et accompagner les filières professionnelles locales,
- Sortir du l’utilisation du fioul domestique d’ici 2030 pour les bâtiments,
- Privilégier les usages de gaz renouvelables pour les secteurs de l’industrie, des transports et d’un quart des logements d’ici 2050

Évolution de la production locale d’énergie
- S’appuyer sur les réseaux de chaleur vertueux et multi-énergies comme outil majeur de décarbonation des besoins en chaleur des bâtiments avec un taux d’énergie renouvelable et de récupération (EnRR) de 85 % en 2030,
- Engager une politique volontariste de sécurisation d’approvisionnement régional en gaz renouvelables, électricité verte et pérennisation de la filière biomasse,
- Rechercher l’acceptabilité territoriale et favoriser l’appropriation citoyenne des projets d’énergies renouvelables et de récupération,
- Se doter d’outils permettant d’observer l’impact de la transition énergétique sur l’environnement et les paysages.
La transition énergétique : moteur de l’emploi local et des métiers de demain
La transition énergétique implique la filière professionnelle par l’évolution des compétences et du nombre d’entreprises locales. C'est à la fois une opportunité de développement de l'emploi local, mais aussi un enjeu d'anticipation des transformations à venir : recul de certaines activités et reconversions, formation initiale et orientation des jeunes, formation continue, rencontre de l'offre et de la demande, accès à la commande publique…
De nombreux métiers et compétences sont concernés : bâtiment, travaux publics, énergies renouvelables, réseaux, informatique par exemple.
L'Eurométropole s'investit dans l'animation et l'accompagnement des filières concernées.