Strasbourg, terre de transition énergétique

Pour leur 26e édition, les Assises européennes de la transition énergétique s’installent à Strasbourg pour trois jours. 

 La Ville et l’Eurométropole sont co-organisatrices des Assises européenne de la transition énergétique. Ce salon professionnel réunit 1300 congressistes au Palais de la musique et des congrès mais aussi au Parlement européen pour des conférences, ateliers et visites de terrain. Organisé conjointement par la communauté urbaine de Dunkerque, Bordeaux Métropole, Dijon Métropole, la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg, ainsi que par l’Ademe, l’agence de la transition écologique, ce rendez-vous des acteurs de l’énergie invite décideurs et professionnels du secteur à s’interroger cette année sur l’énergie comme un bien commun. 

Décarboner le territoire

Pour Strasbourg et son territoire, l’objectif est clair : "Consommer 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050", selon Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg. Une transition énergétique qui passe ainsi par "une action volontariste à l’échelle locale, tout en répondant à un objectif de justice sociale et de lutte contre la précarité énergétique", poursuit l’élue. 
Les objectifs de sobriété et de transition énergétique s’incarnent par exemple au niveau local par le plus grand réseau de chaleur décarboné de France. "Avec 90 kilomètres de réseaux et 60 kilomètres supplémentaires en projet, 80 000 logements seront bientôt couverts", projette ainsi Jeanne Barseghian. 
Des projets d’écologie industrielle, comme la récupération de chaleur fatale issue d’activités économiques, contribuent également à la transition énergétique du territoire. Un territoire qui s’envisage dans sa dimension transfrontalière avec le projet de récupération de chaleur issue de l’activité de l’aciérie de Kehl, à réinjecter dans un réseau de chaleur urbain à Strasbourg. L’appui à la rénovation énergétique des immeubles ou encore l’offre de mobilité décarbonée, notamment avec le Réseau express métropolitain européen, complètent les actions entreprises à l’échelle de l’agglomération. "La question n’est désormais plus au pourquoi faire mais au comment faire", prévient Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole, qui plaide pour "la nécessité de combiner le travail entre tous les acteurs, État, collectivités, associations, citoyens". 
Des citoyens impliqués au niveau local dans des projets collectifs, comme notamment Les Brasseurs d’énergie. Cette société coopérative a en effet contribué à l’installation des panneaux photovoltaïques sur le toit de l’école strasbourgeoise Louvois, en service depuis l’automne 2024. 

Plaidoyer européen

Face à un contexte géopolitique troublé, "la transition énergétique doit être territorialisée, pour choisir sa souveraineté énergétique", affirme ainsi Sylvain Wassermann, président de l’Ademe. L’implication des citoyens, le développement des compétences locales et le financement de la transition sont par ailleurs au cœur d’un "plaidoyer pour faire de l’énergie un bien commun, des territoires à l’Europe", que les co-organisateurs de ces Assises souhaitent soumettre aux décideurs nationaux et européens. 

Lucie Dupin
Photo : Philippe Stirnweiss