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Égalité, Solidarité, santé

L'égalité par le budget

Égalité, Solidarité, santé

Publié le 07/03/2024 - Modifié le 07/03/2024

L'égalité par le budget

Fil d'Ariane

La Ville évalue ses dépenses pour s’assurer qu’elles ne soient pas source d’inégalités entre les femmes et les hommes.

Selon l’adage, l’argent n’a pas d’odeur. Mais il peut avoir un genre. "Nous devons repolitiser la question budgétaire, c’est faux de dire que le budget est neutre : les stéréotypes de genre peuvent amener à prendre des décisions inégalitaires, partout", martèle Syamak Agha Babaei, premier adjoint. La Ville est engagée, depuis 2021, dans un travail de longue haleine de budgétisation sensible au genre (BSG). Pour le dire simplement, il s’agit de reconsidérer les dépenses de la collectivité afin de s’assurer qu’elles ne créent, n’aggravent ou ne perpétuent des inégalités pénalisant les femmes. "Certains effets ne seront visibles que dans quinze ou vingt ans, c’est une manière de penser et d’évaluer les politiques publiques assez inhabituelle en France", poursuit Syamak Agha Babaei.

Éga-conditionnalité

En 2022, Strasbourg a été retenue dans le cadre d’un appel à projets de la Commission européenne. Seule collectivité locale parmi sept pays ou régions figurant dans ce programme, la Ville bénéficie ainsi d’un précieux cycle de formations et de temps d’échanges sur les expériences et les pratiques menées ailleurs.
À terme, la municipalité souhaite faire du respect de l’égalité femmes-hommes une condition de l’attribution des commandes publiques et des subventions. On parle d’éga-conditionnalité. Il peut s’agir, par exemple, de privilégier pour les crèches l’achat de matériel de puériculture qui ne véhicule pas de stéréotypes genrés. "Pour les subventions, nous ne souhaitons pas pénaliser les associations mais les accompagner, par exemple, vers des objectifs d’égalité professionnelle et de formation des personnels aux violences sexistes et sexuelles", assure Sophie Clerc, coordinatrice de la Mission droits des femmes et égalité de genre. Les sports et la culture, les deux secteurs percevant le plus de fonds municipaux, sont les premiers concernés. "Qui dit subventions importantes, dit responsabilité importante", rappelle Syamak Agha Babaei, qui souhaite faire de la BSG un outil pour irriguer le territoire d’une culture égalitaire.  

Anne Dory
Photos Laetitia Piccarreta

 

Cet article fait partie d'un dossier complet, publié dans Strasbourg Magazine numéro 341 mars-avril 2024.
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