Laurent Odelain

Laurent Odelain : Pilgrim-Plexus (2019 / 2020). Séquences vidéo, branche de pin.

Portrait de Laurent Odelain par Christophe Urbain

Votre parcours artistique ?

J'ai grandi dans une campagne lentement déformée par l'agriculture intensive. Ces types de ravages discrets sont présents partout où l'humain s'établit. Le monde sauvage reste là, retranché dans un jeu de cache-cache troublé. Je cherche à le deviner, à l'observer derrière une frontière diffuse et ténue. Il faut lui donner un corps, un étendard. C'est toujours une image qui se déploie entre nous, un lien difficile à établir qui prend la forme de l'hommage, de la prière à la force qui s'efface, à l'essence qui s'amenuise. Je cherche à traduire ce commun qui nous lie au monde premier sans perdre de vue mon humanité. 

Mon parcours artistique trouve ici son fondement. Les enregistrements vidéos et photographiques permettent l’apparition et le partage d’images et de figures, aux confins de l’écrit, de la sculpture, de la performance et du paysage.
 

 

Je suis un flux. Je trace. Je fabrique une arme comme un acte d’éveil. Laurent Odelain 

 

Pourquoi avoir choisi cette œuvre ?

Laurent Odelain  : Pilgrim-Plexus (2019 / 2020)

Pilgrim-Plexus est un geste de rupture. C'est aussi celui d'une rencontre. Une excursion solitaire dans des méandres rocheux. Un jeu disposant d'un corps et d'une branche de pin qui l'accompagne. C'est le point névralgique de leur contact. C'est un truc universel et douloureux. Une sculpture de l’absent. 

Cette création est issue d’une marche dans le sud du Massif central. Elle propose un dialogue entre un corps en mouvement et l'entité naturelle dans laquelle il chemine. Ce tracé et celui d'un flux. Il devient le territoire formé des mues de celles et de ceux qui l'ont parcouru.
 

 

Pourquoi le Bastion 14 ?

Je dispose d'un atelier au Bastion 14 depuis juin 2017. Ma pratique est marquée par des temps d'immersion en extérieur et mon atelier tient le rôle d'une zone de repli fécond.

J'y forge dans l'écriture et l'assemblage les énergies rencontrées dans les territoires que j'arpente, réels ou imaginaires.

C'est le lieu où l'espace concret s'empare du fantasme pour donner vie aux artéfacts qui les révèlent. 

 

Et pour vous suivre ?

 

Portrait : © Christophe Urbain

Photo de l'oeuvre :  © Laurent Odelain

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