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Marine Chevanse

Marine Chevanse : Diptyque. Estratu (strates en langue basque) (2020). Sculpture, papier. Dimensions : 190 mm x 65 mm x 50 mm / (En) Instance (2020). Peinture, Huile sur bois. Dimensions : 800 m x 600 mm.

Portrait de Marine Chevanse par Christophe Urbain

Votre parcours artistique ?

Je ne pense pas qu’on choisisse d’être artiste, il s’agit certainement d’une nécessité intérieure. Qu’elle soit revendicatrice, éveillée ou observatrice, cette raison nous pousse à la recherche. Je crois que c’est le propre d’un début de parcours artistique : interroger d’où vient cette nécessité. 
Mon expérience de la gymnastique, du corps devenu poésie lors de la pratique du cirque, les résonances de l’unité des individus dans une patinoire, le rôle du spectateur et de l’acteur au sein de ces enjeux sociaux et l’écoute des histoires ésotériques, interrogeant le doute, de certains villages basques m’ont permis d’essentialiser une énergie imperceptible.

Des études de céramique ont concentré mes réflexions autour de la matière élémentaire et technique. Devenue potière, ce lien étroit au matériau s’est prolongé par un diplôme de Design d’objet où l’attention formelle s’est mêlée aux usages de l’individu. J’y ai également découvert le bijou contemporain. J’ai donc poursuivi à la Haute École des Arts du Rhin afin de questionner l’objet porté et ses répercussions sur le regardeur.

 

Vivons-nous ou sommes-nous vécus ? Oskar Schlemmer 

 

Marine Chevanse : Diptyque. Estratu (strates en langue basque)(2020) / (En) Instance (2020)

Pourquoi avoir choisi cette œuvre ?

L’œuvre présentée est un diptyque composé d’une peinture, pratique naissante, et d’une sculpture en papier à activer. Toutes deux parlent de superposition de couleurs et de récits, d’échappée optique et de vibrations.
C'est la première fois que je fais naître un dialogue entre deux médiums, où un geste simple, un outil usuel et une ligne vibratoire s’énoncent.
La puissance colorée nous amène à percevoir une énergie cinétique qui nous échappe à chaque nouveau point de vue. C’est à cet endroit que mes réflexions s’installent : sur ce qu’il se passe entre les choses, entre les formes du vivant.
Exposer la sensation et l’agrémenter de spectacle à chaque corps de passage. 
Éveiller le regard sur une relecture de la réalité.
Dialoguer avec la couleur et l’énergie spirituelle qui s’en émane.

 

Pourquoi le Bastion 14 ?

Anciennement installée dans le quartier de la Krutenau, ma pratique était contrainte par l’étroitesse de l’atelier. Je souhaitais expérimenter à plus grande échelle, investir dans du matériel volumineux, mettre en pratique d’autres médiums et ces envies nécessitaient un espace plus généreux. 
Ma récente installation donne lieu à de nouveaux processus de travail et provoque un bouillonnement stimulant.
Les espaces du Bastion 14 sont également une source de rencontres et d’énergie commune dont l’émulsion forme parfois bien plus qu’une cohabitation.

 

Et pour vous suivre ?

 

Photos : © Christophe Urbain